L’ÉQUIPE : Grâce à Rebond, la production de ballons de football se relocalise en France
L’Équipe nous met à l’honneur à travers le prisme de la ré-introduction de la production de ballons de sport en France.
Bonne lecture !
On va vous parler d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître. L’Argentine en ce temps-là accueillait la Coupe du monde. Et le Tango, ballon officiel de la compétition en 1978 (de marque Adidas), était fabriqué dans un atelier en France. Une époque révolue. Car les ballons viennent désormais de l’autre bout du monde, principalement du Pendjab, une région située entre le Pakistan et l’Inde, mais aussi de Chine.
Et la France dans tout ça ? Elle pourrait revenir au centre du jeu. Car le ballon « made in France » va se développer dans les prochains mois, grâce à deux sociétés, Rebond et Ballons & Co.
Rebond est la plus avancée : elle a fabriqué ses premiers ballons dans l’Hexagone cette année, à travers une collaboration avec le PSG. Cinquante ballons originaux, réalisés à Gétigné, en Loire-Atlantique, grâce à la récupération de maillots historiques du club, ont été vendus en édition limitée pour les cinquante ans du Paris-Saint-Germain.
« On voulait produire plus localement, explique Simon Mutschler, le fondateur de l’entreprise. On travaillait depuis trois ans et on a réussi à monter une chaîne de production 100 % française. » L’atelier d’assemblage se trouve en Loire-Atlantique, les matériaux utilisés viennent de l’Ain et les partenaires industriels sont situés en Loire-Atlantique et dans le Nord. « Elle n’a pas vocation à remplacer à 100 % notre chaîne de production actuelle au Pendjab, mais plutôt d’être complémentaire », ajoute le trentenaire.
Car Rebond fabriquait tous ses ballons dans cette région du monde jusqu’à présent, et notamment le fruit de sa collaboration avec le FC Nantes, un ballon vendu 45 euros l’unité à 1 200 exemplaires en deux mois en 2019. Quand le FCN en vend 1 000 par année habituellement… « Quand on dit Pendjab, on imagine tout de suite travail des enfants et main-d’oeuvre pas chère, mais il y a désormais un vrai encadrement social du travail et des travailleurs, assure Mutschler. Notre ballon est labélisé Fairtrade, un label de commerce équitable international géré par l’ONG Max Havelaar, qui audite et aide les usines à respecter des normes de travail, sociales et environnementales décentes. »
De la Loire-Atlantique, nous allons à Marseille, où Jean-Baptiste de Tourris (Ballons & Co.) a décidé de se lancer dans la même aventure. Ses ballons seront assemblés à Marseille, dans les quartiers nord. « Mon moteur, c’est l’insertion professionnelle, expose-t-il. Je travaille actuellement avec des jeunes éloignés de l’emploi et je veux les aider à trouver du travail. » Le jeune homme souhaite donc recruter des personnes au RSA, en chômage longue durée, ou sans qualification. Et ils ne travailleront pas sur n’importe quoi, mais sur un ballon fabriqué à 90 % en matériaux récupérés.
« On travaille avec un partenaire au Kenya qui récupère du cuir sur des sièges d’avion, de voiture, et les transforme en octogones. On va aussi réemployer la vessie de ballons usés. On commence à en récupérer beaucoup, les clubs ou les particuliers nous en envoient. » Le tout sera ensuite confectionné. « On ne voulait pas travailler sur des écomatériaux, explique l’entrepreneur. On est persuadés qu’avec des déchets, on peut fabriquer des ballons respectueux des normes de performance FIFA. »
C’est-à-dire des ballons qualité match, avec lesquels on peut jouer au foot. Comme le ballon Rebond. Où le fondateur de l’entreprise foisonne de projets et espère notamment proposer un « ballon en matière biosourcée, c’est-à-dire du résidu de matériaux organiques, comme les cosses de maïs, le chanvre. On va utiliser des chutes alimentaires pour fabriquer un matériau. »
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